Pairi Daiza est heureux d’annoncer que sa femelle Panda géant Hao Hao
présente à ce jour les signes d’une grossesse. A ce stade, il est prudent de
parler d’arrivée possible voire probable d’un bébé. Si la gestation qui
semble en cours se vérifie, le petit est attendu d’ici au début de l’été et la
naissance peut se produire à n’importe quel moment.
LES SIGNES
Les signes de grossesse de Hao Hao sont les suivants:
1) La progestérone.
Les analyses ont révélé l’existence d’une première
hausse après l’insémination et puis d’une deuxième hausse significative “en
plateau” du taux de progestérone de Hao Hao (significative d’une gestation
ou d’une fausse grossesse). Ce taux reste très élevé à ce jour.
2) La céruloplasmine.
Pendant la diapause embryonnaire**, le blastocyste
(l’oeuf fécondé à son stade primaire en quelque sorte), qui flotte, est identifié
comme un corps étranger par le système immunitaire maternel et provoque
une inflammation quand il touche l’utérus. L’analyse de la céruloblasmine
permet de mesurer qu’une telle inflammation s’est produite. Dans le cas de
Hao Hao, ce marqueur a été constaté une première fois à J+8 après
insémination et est tombé vers les valeurs de base au moment où s’est
vraisemblablement produite l’implantation de l’embryon.
3) Un métabolite de prostaglandine F2α (le PGFM).
Cette hormone aide à
réguler le procédé reproductif lié à la gestation tel le développement de
l’embryon ou la continuation de l’activité des ovaires pendant la gestation. Un
pic significatif a également, ici, été constaté.
Ces trois mesures, concordantes dans le cas de Hao Hao, semblent prouver
qu’un embryon s’est implanté dans la paroi utérine de la femelle panda. Les
résultats les plus significatifs sont tombés ces derniers jours”.
Pourquoi reste-t-il un doute alors? Car, pour optimiser leurs chances de
gestation, les femelles pandas ont une activité hormonale très soutenue qui
peut pendant des semaines fausser les résultats des tests scientifiques (pics
hormonaux assez semblables à ceux attendus dans le cadre d’une
grossesse). Qui plus est, la triple analyse scientifique réalisée à Pairi Daiza,
récente, n’a jusqu’ici été que peu pratiquée et on ne peut dès lors comparer
ces résultats à ceux d’une expérience antérieure similaire. Il est in fine
communément admis que la seule véritable preuve de l’implantation d’un
embryon est l’échographie. Hao Hao ne manifestant pas un goût prononcé
pour son “training échographie”, ses soigneurs ont mis cet exercice sur
pause afin de ne pas la stresser.
B) Le comportement de Hao Hao.
Tania Stroobant, soigneuse des pandas: “Pendant plusieurs semaines, elle a
mangé le double de la quantité de bambous habituelle, puis elle s’est
progressivement désintéressée de la nourriture et a commencé à refuser de
sortir de sa grotte. Elle dort beaucoup et est assez léthargique. L’année
dernière, on avait déjà vécu un épisode assez similaire, donc nous sommes
restés très prudents et avons gardé nos supputations pour nous. Mais les
signes, cette fois, sont omniprésents. Elle répond à ses deux soigneuses mais se
désintéresse de ses soigneurs masculins depuis quelques jours, cherchant
l’isolement. Ce qu’elle a trouvé dans sa “tanière“. Nous avons par ailleurs
constaté très récemment un enflement des mamelles de Hao Hao ce qui
signifie qu’elle semble se préparer à allaiter. Les analyses scientifiques reçues
ces derniers jours sont allées dans le même sens que nos observations”.
Les naissances dans un jardin zoologique pour cette espèce en danger
d’extinction sont très rares. De par le monde (ce qui inclut la Chine), seule
une trentaine de bébés viables voient le jour en moyenne chaque année
(242 depuis 2008) alors qu’on ne compte plus que 2.000 pandas en vie, en
liberté, dans les montagnes de l’Empire du Milieu.
PRUDENCE
Si les soupçons concernant Hao Hao se confirment, il convient toutefois à ce
stade d’être extrêmement prudent. Il est en effet toujours possible que Hao
Hao, véritable trésor de la Chine prêté à Pairi Daiza en 2014, fasse une
fausse couche ou résorbe le foetus. Il est également possible que la mise bas
se passe mal et que le bébé meure à la naissance ou dans les jours suivants
la naissance. On l’aura compris, la gestation n’est que la toute première
étape d’un long parcours semé d’embûches pour la maman panda et son
bébé et il convient de rester conscient, à tout moment, de ces difficultés. Si
tout évolue positivement, il s’agirait pour Hao Hao d’un premier bébé, issu
de la double insémination qui a été effectuée, avec le sperme de Xing Hui
(autre panda Pairi Daiza) les 10 et 11 février derniers. Cette intervention
avait été réalisée par une équipe sino-belge dirigée par le Dr vétérinaire Li
Desheng, directeur du China Conservation and Research Center for Giant
Pandas et expert mondial en reproduction des pandas. Hao Hao est issue
d’une lignée fertile puisque sa maman a mis au monde pas moins de neuf
bébés!
PREPARATIFS
Et pour que tout se passe bien, Pairi Daiza s’est préparé en vue d’une future
naissance. Une nurserie “pour les premiers soins” a été installée tout près
de la chambre de Hao Hao. Dans l’hypothèse d’une naissance, il n’y aurait
intervention humaine que si le bébé est en danger du fait d’un problème de
santé ou d’un désintérêt de la mère. Ou s’il y a des jumeaux (une maman
panda étant dans l’incapacité de s’occuper seule correctement de deux
bébés). Deux couveuses, dont une offerte par la société Dräger, sont
prévues (deux par sécurité sur le plan technique, par exemple en cas de
panne d’une des machines). Deux soigneurs expérimentés arriveront de
Chine demain afin de renforcer l’équipe sino-belge déjà en place. Une
équipe de vétérinaires sera également de garde 24h sur 24 afin de pouvoir
aider, si besoin, la maman gestante ou ses éventuels petits.